La revue américaine Journal of Organizational Behavior a publié en janvier 2011 (vol. 32, numéro 6) un article très intéressant de chercheurs qui se sont penchés sur les réalités du KM dont aucune entreprise ne se vante. Mais que tous les salariés connaissent bien, car il s'agit d'un vécu quotidien bien réel.
L'article est intitulé Knowledge hiding in organizations. Les auteurs montrent, observations et enquêtes à l'appui, comment le Knowledge Sharing (la théorie) se traduit sur le terrain en Knowledge Hiding (la pratique). Et la qualité des outils logiciels n'a strictement rien à voir dans ces pratiques quotidiennes.
Résumé - Malgré les efforts déployés pour améliorer le partage de connaissances dans les organisations, le succès reste très contrasté. Il est clair que dans de nombreux cas les employés ne sont pas disposés à partager leurs connaissances, même si les dispositifs technico-organisationnels sont censées faciliter ce partage. Cet article développe et analyse une construction de comportements visant à cacher les informations et les connaissances. Les auteurs montrent que la dissimulation de la connaissance existe, ils distinguent la dissimulation de connaissances d'autres concepts connexes (thésaurisation des connaissances et partage des connaissances), et développent une évaluation multidimensionnelle de ce concept. Les auteurs identifient également plusieurs indices prédictifs de dissimulation des connaissances dans les organisations. Les résultats de trois études, utilisant des méthodes différentes, suggèrent que la dissimulation de la connaissance repose sur trois modalités liées : dissimulation évasive, dissimulation rationnelle, et dissimulation par mutisme. Chacun de ces comportements peut être prévisible en fonction du niveau de méfiance voire de défiance qui règne dans les organisations, mais d'autres indices relationnels existent. Les auteurs tirent des conclusions pour les futures recherches sur la gestion des connaissances.
Auteurs : Catherine E. Connelly (McMaster University), David Zweig (University of Toronto), Jane Webster (Queen’s University), and John P. Trougakos (University of Toronto)
Une bonne synthèse de cet article (l'article original complet est payant) est accessible librement ici dans strategy+business, le magazine en ligne de Booz & Company. Ou téléchargez le pdf de la synthèse : Téléchargement Art_When Knowledge Sharing Turns to Knowledge Hiding
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